Le délit de fuite est tristement célèbre pour son caractère égoïste et lâche, mais également pour les conséquences dramatiques qu’il peut engendrer. Ainsi, lorsqu’un accident mortel survient et que le conducteur responsable prend la fuite, il est important de connaître les peines encourues par ce dernier. Dans cet article, nous faisons le point sur les sanctions prévues par le code de la route en cas de délit de fuite ayant entraîné la mort d’une personne.
Le délit de fuite : définition et sanctions
Le délit de fuite est défini par l’article L232-1 du code de la route comme le fait, pour tout conducteur d’un véhicule ou s’étant rendu coupable d’une infraction prévue par ce code, de refuser d’obtempérer à une sommation de s’arrêter émanant d’un fonctionnaire ou agent qualifié. En d’autres termes, il s’agit du fait pour un conducteur impliqué dans un accident ou ayant commis une infraction routière de prendre la fuite sans se soucier des conséquences.
En général, le délit de fuite est puni d’une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans de prison, ainsi que d’une amende maximale de 75 000 euros. Cependant, ces sanctions peuvent être aggravées en fonction des circonstances et des conséquences de l’accident, notamment lorsqu’il y a mort d’homme.
Le délit de fuite en cas d’accident mortel : des peines plus lourdes
Lorsqu’un conducteur impliqué dans un accident ayant causé la mort d’une personne prend la fuite, les peines encourues sont plus sévères. En effet, selon l’article L231-26 du code de la route, le fait de ne pas s’arrêter alors que l’on a causé involontairement la mort d’autrui constitue un délit puni de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.
De plus, si le conducteur responsable de l’accident mortel était sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants au moment des faits, les sanctions prévues par le code pénal sont encore plus importantes. Ainsi, en vertu des articles 221-6-1 et 222-19-1 du code pénal, une peine pouvant aller jusqu’à 7 ans de prison et 100 000 euros d’amende est encourue si le conducteur avait consommé ces substances avant l’accident.
Les circonstances aggravantes lors d’un délit de fuite ayant entraîné un accident mortel
Certaines circonstances aggravantes peuvent alourdir les sanctions encourues en cas de délit de fuite suite à un accident mortel. Parmi ces circonstances figurent notamment :
- Le fait d’avoir causé l’accident en raison d’un excès de vitesse ou d’une conduite dangereuse ;
- Le fait d’être en récidive légale, c’est-à-dire d’avoir déjà été condamné pour des faits similaires dans les cinq années précédentes ;
- Le fait d’avoir causé l’accident alors que l’on conduisait sans permis ou avec un permis annulé, suspendu ou invalidé.
Dans ces cas, les peines encourues peuvent être portées jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende, conformément aux dispositions prévues par le code pénal.
Les conséquences sur le permis de conduire en cas de délit de fuite ayant entraîné un accident mortel
Outre les sanctions pénales, un conducteur reconnu coupable de délit de fuite suite à un accident mortel peut également se voir infliger des mesures administratives concernant son permis de conduire :
- Suspension du permis de conduire : cette sanction peut être prononcée par le juge lors du procès. La durée maximale de suspension est fixée à trois ans, mais elle peut être prolongée en cas de récidive ou si l’accident résulte d’une infraction grave (comme la conduite sous l’emprise de l’alcool).
- Annulation du permis de conduire : cette mesure peut également être prononcée par le juge en cas de délit de fuite ayant entraîné un accident mortel. L’annulation du permis peut être assortie d’une interdiction de repasser l’examen pendant une durée maximale de cinq ans.
- Retrait de points : enfin, le délit de fuite est également sanctionné par la perte de six points sur le permis de conduire.
Il est donc essentiel pour tout conducteur impliqué dans un accident mortel de ne pas céder à la tentation du délit de fuite, au risque d’encourir des sanctions pénales et administratives particulièrement lourdes. Face à ces conséquences dramatiques, il est primordial d’adopter un comportement responsable en restant sur les lieux de l’accident et en portant assistance aux victimes.
En résumé, les peines encourues pour les conducteurs impliqués dans un délit de fuite en cas d’accident mortel sont sévères : jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende peuvent être prononcés en cas de circonstances aggravantes. Les sanctions administratives liées au permis de conduire sont également importantes, avec notamment la suspension, voire l’annulation du permis. Il est donc primordial pour les conducteurs d’adopter un comportement responsable et solidaire en cas d’accident.
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